A l’occasion d’une visite au Musée de la Grande Guerre de Meaux (à 30 minutes de Paris), j’ai pu découvrir une collection de près de 70 000 objets et documents de la guerre 14-18 (appelée aussi Guerre Totale).
Mais j’ai surtout eu la chance de voir l’exposition « Les femmes dans la première guerre mondiale ».
Elles défendent leurs droits, se mobilisent, soutiennent les hommes et viennent en aide aux soldats. J’y ai découvert les incroyables destins d’Élizabeth de Belgique, de Jeanne Paquin ou encore de Félicie Pfaadt.
Ainsi, elles ont joué un rôle vital et ont contribué à la victoire. Elles ont dû remplacer les hommes dans des métiers jusqu’alors réservés aux sexes masculins et sont devenues agricultrices, ouvrières, infirmières ou factrices …
La guerre a représenté une étape importante dans leur émancipation.
Cette exposition très intéressante m’a sensibilisé aux vies et destins de ces femmes :
Je vous conseille d’ailleurs fortement cet article très intéressant : https://www.reseau-canope.fr/apocalypse-10destins/fr/dossiers-pedagogiques/les-populations-civiles-entre-engagements-et-souffrances.html
Afin de m’imprégner de cette thématique, j’ai suivi leurs traces dans certains quartiers de Paris et j’y ai découvert quelques vestiges de ce conflit mondial.
Mais avant tout, reprenons un peu le cours de l’histoire….
Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France (réaction immédiate suite à l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François Ferdinand et de son épouse).
Pendant que l’armée française se mobilise, les fortifications de l’enceinte de Thiers sont renforcées afin de protéger la capitale.
Cette enceinte, longue de 34 km qui entoure Paris, avait servi à défendre Paris lors du siège de Paris de 1870 à 1871 lors de la guerre contre la Prusse. Plus de 3000 canons lourds y avaient été installés. Vous pourrez encore découvrir certains vestiges de l'enceinte de Thiers dans la capitale dont celui à l'échangeur de la Porte de Bercy et à la Cité Universitaire.
Malheureusement, l’enceinte de Thiers fut peu efficace car la menace est venue du ciel …
Les troupes allemandes ont été repoussées jusque dans l’Aisne : Paris devient alors un camp retranché. Peu à peu les effectifs de l’infanterie territoriale qui y étaient affectés sont envoyées sur le front et en 1917 le camp retranché de Paris est déclaré inopérant par l’État Major.
Cependant, Paris fut bombardée par des aéroplanes, des dirigeables puis des avions bombardiers en 1918. Les dégâts les plus importants ont été répertoriés dans les 17ème et 19ème arrondissements.
En 1918, des canons à longue portée tirent même des obus sur Paris depuis Crépy-en-Laonnois (Aisne) à plus de 120 km !
Paris se défend : le char Renault FT 17 https://www.musee-armee.fr/fileadmin/user_upload/Documents/Support-Visite-Fiches-Objets/Fiches-1914-1918/MA_fiche-objet-char-renault_01.pdf
Insolite : 600 taxis parisiens sont réquisitionnés pour emmener plus de 3000 soldats au front à plus de 100 km de Paris. Ils resteront célèbres sous la dénomination des Taxis de la Marne.
Pendant que les poilus (nom donné aux soldats du front) défendent les premières lignes dans les tranchées, on s’organise dans les arrières pour essayer de limiter les impacts sur l’économie.
Les civils ont joué un grand rôle durant cette période. Ils ont largement contribué à l’effort de guerre.
Tout d’abord, je me suis rendue au cimetière du Père Lachaise (20ème arrondissement) – 8 boulevard de Ménilmontant – Métro ligne 2 ou 3 – station Père Lachaise.
Un monument aux morts des soldats parisiens a été installé au cimetière du Père Lachaise le 11 novembre 2018 pour célébrer les 100 ans de la première guerre mondiale.
Long de 280 mètres sur 1 mètre 30 de haut, il symbolise le nombre de victimes.
En effet, les noms de 94.415 morts et 8000 disparus parisiens y sont gravés et font froid dans le dos !
En voyant tous ces noms d’hommes défiler sous mes yeux, je m’interroge sur toutes ces femmes qui les ont accompagnées pendant ce conflit mondial : leurs mères, leurs sœurs, leurs femmes ….
Ensuite je me suis rendue au pied de l’immeuble Le Centorial (ancien siège du Crédit Lyonnais) - 15 rue de Choiseul (2ème arrondissement) – Métro ligne 3 – station Quatre Septembre.
Immeuble emblématique parisien, il est classé au patrimoine historique. On peut encore y observer des traces d’obus suite aux bombardements de la nuit du 30 au 31 janvier 1918 de l’aviation allemande. Un article précédent y fait référence ici.
D’ailleurs, d’autres stigmates restent visibles à Paris : si vous passez Boulevard Saint Michel (6ème arrondissement), observez la façade au n° 60 (École Nationale Supérieurs des Mines Paris) : vous pourrez voir des impacts de balles et d’obus. Pour plus d’info, regardez ceci.
Et si vous êtes à proximité de la Rue Saint Dominique (7ème arrondissement), arrêtez-vous devant le n° 14 de cette rue (Hôtel de Brienne – Ministère des Armées) : vous y verrez aussi des traces d’obus datant du 11 mars 1918 (voir photos sur Paris Zig-Zag).
Puis, j’ai remonté la rue du 4 septembre en direction de l’Opéra Garnier, et je me suis accordé une petite pause au Café de la Paix – 5 place de l’Opéra (9ème arrondissement).
Ce célèbre café-restaurant de Paris a attiré (et attire toujours) artistes, hommes politiques, écrivains et autres hommes d’affaires. Je ne suis pas déçue du décor que l’on m’avait décrit. Un plafond signé Garnier, des moquettes luxueuses et un décor de style Empire me transportent dans les années 1862 (date de son inauguration).
Clémenceau assista depuis son 1er étage au défilé des troupes devant l’Opéra en 1918.
Une fois mon café dégusté dans ce lieu majestueux, j’ai poursuivi ma balade en descendant le boulevard des Capucines pour me rendre à l’Église de la Madeleine – Place de la Madeleine (8ème arrondissement).
C’est un édifice monumental très atypique en plein cœur de Paris inspiré de l’architecture gréco-romaine ressemblant plus à un temple qu’à une église.
A l’arrière, j’y ai découvert la statue de St Luc décapitée par un obus le 30 mai 1918.
Anecdote :
Si vous vous trouvez dans les environs des Champs-Élysées, ne ratez pas la visite du Grand Palais. Outre le fait qu’il a servi d’hôpital pendant la 1ère guerre mondiale, c’est une pure merveille architecturale.
A quoi ressemblait la ville à cette époque ?
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