1 - Centre de la place
2 – Rue du faubourg du Temple ancien chemin montant à Belleville
3 – Boulevard Voltaire – rue Amelot
4 – Boulevard du temple
5 – Passage Vendôme entre la place de la République et rue Béranger
6 – La rue du Temple
7 – Boulevard Saint-Martin
8 – Rue René Boulanger
9 – Boulevard de Magenta – rue du château d’eau
Les années suivantes, de larges et longues avenues sont percées dans les anciens faubourgs de l’est et en particulier le Faubourg Saint-Antoine. La place et ses abords prennent alors rapidement la géométrie actuelle.
Mais remontons le temps, avant le XIVème siècle. Situés dans un ancien bras de la Seine, les lieux sont marécageux. L’enceinte fortifiée de Charles V y est construite pour protéger la ville qui s’est considérablement étendue. Cette enceinte est composée d’un large fossé, d’un rempart de terre sur lequel une muraille pas très haute est construite. D’autres éléments de défense complètent le dispositif qui se renforcera dans le temps avec l’évolution de l’artillerie.
La porte du Temple est située au niveau d’un angle ouvert de la muraille d’environ 150°. Elle donne accès au chemin qui monte au village de Belleville. Actuellement, elle se situerait aux abords de la statue de la République.
Cette porte constitue pendant longtemps le seul point de passage entre la Porte Saint-Martin et la Porte Saint-Antoine défendue par la Bastille. Cette porte fortifiée est munie d’une tourelle et à l’extérieur, un pont permet de franchir le fossé en eau. La partie sud-est de cette porte est bastionnée (en forme d’as de pique).
A partir des années 1660, Louis XIV commence à faire détruire l’enceinte. Sur les parties hautes, des cours (boulevards) y sont aménagés et arborés. Les parisiens découvrent de nouveaux lieux de promenade et toutes sortes de divertissements y commencent à prospérer. Le faubourg du Temple continue de se développer au détriment des cultures maraîchères des alentours. Les fossés sont progressivement comblés. Pour autant, ces lieux restent périphériques et il existe encore de nombreux terrains non bâtis jusqu’au milieu du XVIIIe.
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Ces boulevards deviennent vite un lieu privilégié à l’extérieur de Paris. A partir de la seconde partie du XVIIIe siècle des théâtres et même un opéra sont construits au abords de la porte. L’extrémité du boulevard du Temple prend le nom de boulevard du crime, en raison des spectacles qui y sont joués. Tous ces lieux seront démolis à l’exception d’un seul. Les vieux théâtres des boulevards Saint-Martin et de Bonne nouvelle restent des témoins de cette époque.
Il ne reste plus rien de l’ancienne porte du Temple. Mais à la périphérie de la place, le promeneur pourra retrouver 3 marqueurs de l’ancienne configuration sur la place et ses abords :
La place de la République (la place) est un noeud majeur de larges voies...
Positionné au pied de la statue de la République érigée en 1887,
Regard vers la rue du Temple, statue dans le dos :
Le boulevard du Temple, à gauche, et le boulevard Saint-Martin, à droite, rencontraient la rue du Temple vers la statue. Les boulevards ont donc été fortement redressés et un large espace a été libéré par les démolitions des immeubles de l’ancien carrefour. La rue du Temple a été élargie et forme une fourche avec la rue de Turbigo qui file vers le quartier des Halles.
Dernière la statue, regard porté à l’opposé, vers la rue du faubourg du Temple :
La rue du faubourg descend légèrement vers la partie nord-est des anciens Marais du temple. En dépit de son niveau abaissé par rapport aux boulevards, la place de la République reste en point haut par rapport au niveau de l’ancien lit de la Seine.
La caserne Vérines forme l’angle de la place avec la rue du faubourg. Elle est construite en 1855 en partie sur l’emplacement du Diorama de Daguerre détruit par un incendie en 1839.
En tournant la tête à gauche, vous découvrez la rue René Boulanger. Elle se prolongeait en diagonal sur l’actuelle place en s’incurvant pour déboucher sur la rue du faubourg du Temple, vers l’arrière du pavillon droit de la caserne Vérines.
Côté droit de la rue du faubourg du Temple, les Magasins réunis, construits en 1867, sont des “grands magasins” rive-droite de l’époque. Ils sont fermés dans les années 1970. Contrairement à la caserne construite dans l’alignement de la rue du faubourg, le bâtiment des Magasins réunis est construit en biais et en retrait par rapport à l’ancien tracé de la rue du faubourg.
La rue Amelot, quant à elle, débouchait sur la rue du faubourg du temple, au niveau de l’actuel trottoir et du pavillon gauche des Magasins réunis. Les rue Amelot et rue René Boulanger débouchaient en léger décalage l’une par rapport à l’autre.
La caserne Vérines constitue le premier composant de nouvel aménagement. Après sa construction de grands axes de circulation de 30 mètres de large vont être percés :
Vous l’avez compris, la nouvelle place ignore complètement l’ancienne disposition des lieux, mais elle semble organisée autour de la caserne.
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A Paris, « Faubourg » signale nécessairement que la rue en question était localisée hors des murs de Paris jusqu’à leur annexion en 1701.
Entre les deux bâtiments monumentaux caserne à gauche et magasins à droite, cette rue est bien plus large que l’ancienne dont on retrouve une idée de la largeur initiale lorsque l’on remonte après la perpendiculaire des rues de Yves Toudic / Malte. Le côté pair de ces rues n’a pas été démoli et témoigne de la disposition avant les travaux haussmanniens.
En observant les plans antérieurs aux travaux, on constate que la caserne Vérines est construite aux abords de l’ancien alignement des immeubles de la rue du Faubourg. L’élargissement de la rue du Faubourg s’est faite du côté des magasins réunis.
La rue Amelot était autrefois nommée rue des Fossés du Temple parce qu’elle bordait les fossés à l’extérieur des remparts. Il ne reste rien de sa partie terminale qui suivait le contour du bastion en forme d’as de pique. Le boulevard Beaumarchais en revanche a été tracé au pied du mur d’enceinte de Charles V sur le remblai des remparts, ce qui explique son dénivelé de 4 mètres avec la rue Amelot. On y découvre des constructions moins cossues que celles de la rue René Boulanger. Il ne reste rien de l’arrière du boulevard du Crime, dont la rue constituait la coulisse à ciel ouvert. Elle se terminait alors en oblique sur la rue du Faubourg du Temple au niveau du pavillon gauche du bâtiment des Magasins réunis (actuel magasin “Habitat”).
Une double curiosité à signaler ici :
Vue de l’opposé. On remarque la pente douce qui permet la mise à niveau avec le boulevard Voltaire. Les rambardes sont nécessaires vu la différence de niveau entre trottoir et chaussée.
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Plusieurs curiosités à relever au sujet de ce boulevard :
En limite de la place de la République, le Théâtre Dejazet mérite l’attention. Installé dans un ancien jeu de paume construit en 1770, plusieurs fois réaménagé au gré de ses affectations. C’est le seul théâtre du boulevard du Crime épargné par les grands travaux.
L’axe de ce côté impair se prolongeait (en diagonal) vers le point où se trouve actuellement la statue de la République qui marquait l’intersection avec la rue du Temple.
Grâce à une oblique légère de ce côté pair, le boulevard s’élargissait pour presque doubler de largeur. Le boulevard du Crime commençait là et s’étendait jusqu’à la rue du faubourg du Temple derrière l’actuelle statue de la République. Sur le plan ci-après, découvrez l’ancienne configuration avec le tracé de la nouvelle place et de ses abords. On y découvre que la démolition s’arrête juste au dernier théâtre. A remarquer que sur ce plan, le projet ne correspond pas exactement à l’aménagement qui sera finalement réalisé.
Construit en 1827, le passage Vendôme relie la rue Béranger (ancienne rue de Vendôme) au boulevard du Temple, où il débouchait à angle droit. Lors de l’aménagement de la place, il est conservé en l’état, raccourci de quelques mètres et biseauté du fait du nouvel alignement en recul de façade du côté impair du boulevard du Temple.
Remarquer d’un côté son portique d’entrée dans une façade haussmannienne où le passage débouche en biseau. A l’opposé, côté rue Béranger, il débouche au centre d’un bâtiment de style “restauration”, épargné par les démolitions.
Il ne reste rien de l'ancien aspect de la rue du Temple, tant cette voie a été retaillée sur ces deux côtés en surtout sur son côté pair.
Les immeubles de part et d’autre de son arrivée sur la place formaient des angles aigus vers le centre de la place actuelle, en formant un angle d’environ 150°. On pourrait situer l’ancienne porte au niveau de la statue, au centre de la place.
On note que la rue monte en direction de la rue Saint-Martin… elle est en fait au même niveau que l’ancienne chaussée du boulevard Saint-Martin.
On observe la même tendance que sur la rue Meslay mais avec un moindre dénivelé.
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On remarquera deux choses :
Rue René Boulanger (anciennement chemin de la voirie, puis rue des Fossés Saint-Martin, rue Basse Saint-Martin, puis rue de Bondy).
Cette rue est intéressante à trois égards.
Côté pair de la rue, l’observateur découvre de beaux immeubles pierre de taille datant de la fin du XVIIIe (photo ci-dessus). Cette rue paraît plus cossue que la rue Amelot ;
Rien à signaler côté boulevard de Magenta, si ce n’est la démolition du Vauxhall autre lieu du divertissement du Faubourg du Temple.
L’attention est attirée par la rue du Château d’eau pour un triple intérêt.
Questions : Si dans sa forme traditionnelle l’histoire a d’abord ete une « histoire-memoire » destinee a cimenter un corps social, a forger un sentiment national et a legitimer l’ordre existant, qu’en est-il avec l’avenement d’une histoire soucieuse de se constituer selon une norme d’objectivite ? L’histoire et la memoire ne sont-elles pas conduites a divorcer, d’autant plus qu’en lieu et place de la nation, il faut desormais parler de societe, ensemble heterogene de personnes ayant des passes differents et donc des memoires differenciees voire conflictuelles?
Je m’interroge à mon tour sur ce qui a suscité la publication anonyme mot pour mot d’un sujet de philo posté sur mon post de la Place de la République. Cette place est effectivement devenue un lieu de débat mais un post n’est pas très adapté au traitement qu’appelle cette question 😉
Voici néanmois quelques mots sur un sujet qui en vaut bien plus. Je réponds négativement à votre question pour 3 raisons principales : je n’en partage pas 2 postulats. En effet, aucun historien n’a jamais affirmé être subjectif et notre société est hétérogène depuis qu’elle existe. 3e raison : nous traversons de graves crises qui suscitent appétits et manoeuvres dans de nombreuses disciplines scientifiques. L’histoire n’y échappe pas.
Pour ma part, je ne suis pas historien. Je suis un amoureux de Paris, observateur et curieux et j’aime partager mes découvertes.
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Brun
23 avril 2019 à 19 h 18 minSite intéressant il faudrait envisager d’en faire un livre avec toutes places ..
gino
23 avril 2019 à 22 h 20 minMerci Oscar pour votre commentaire qui nous motive à continuer ce travail de recherche. Figurez-vous que nous pensons fortement à l’idée de réaliser un livre, c’est encore dans les cartons mais l’idée devrait germer très rapidement ;).